Autistes de la préhistoire

L’autisme, aujourd’hui rebaptisé trouble du spectre autistique, toucherait une personne sur cent, dont quatre fois plus de garçons.  Faute d’en comprendre le mécanisme, le monde médical l’a longtemps mis sur le dos des mères.  Il serait entre dix et cinquante fois plus commun aujourd’hui qu’en 1970. Parce qu’il est plus souvent diagnostiqué ? Qu’on y fourre un tas de symptômes différents ?

Il est certain que les autistes voient le monde différemment et il ne fait pas bon d’être différent dans le monde d’aujourd’hui. Pourtant, certains d’entre eux présentent des compétences exceptionnelles en termes de mémoire, de dons artistiques, de capacités mathématiques, de focalisation sur les détails.

Des génies créateurs

Pour le psychiatre irlandais Michael Francis Fitzgerald, « Toute l’évolution humaine a été conduite par des personnes atteintes d’un léger syndrome d’Asperger et des personnes autistes. Sans eux, l’espèce humaine serait encore en train de bavarder dans des grottes. » Il cite un certain nombre d’artistes, musiciens, écrivains ou philosophes qui pourraient avoir été autistes, dont Lewis Carroll, Emmanuel Kant, Glenn Gould, Vincent van Gogh, Andy Warhol …

Nos ancêtres autistes et peintres

D’après les généticiens, les traits autistiques font partie de notre patrimoine depuis très longtemps. Penny Spikins et Barry Wright ont répertorié des indices de traits autistes – mémorisation, minutie et sens du détail – chez les artistes de la préhistoire, qui nous ont laissé des peintures et des gravures aussi magnifiques que réalistes.

C’est par exemple le cas de la frise des lions de la grotte du Pont-d’Arc, ou grotte Chauvet. Ces peintures aurignaciennes, exécutées il y a 30 000 ans, les plus anciennes connues, représentent un témoignage exceptionnel du génie artistique de nos ancêtres. L’artiste possédait un grand sens du détail et une remarquable mémoire car, avec ses  300 kg et ses 3 m de long,  le lion des cavernes n’était pas exactement un animal dont on va caresser les moustaches pendant qu’on le dessine.